Décès d'Olivier Marleix : l'étonnante légèreté de la presse mainstream
L'enquête sur le décès de Marleix n'a pas commencé, mais les journalistes encartés savent déjà qu'il s'est suicidé. Point sur les versions qui circulent...
Le corps du député Olivier Marleix a donc été retrouvé à son domicile d’Eure-et-Loir, hier, en début d’après-midi. L’homme avait plusieurs rendez-vous officiels dans la journée, et c’est parce qu’il ne s’y rendait pas et qu’il était injoignable, semble-t-il, que la gendarmerie semble s’être rendue à son domicile. Le procureur de Chartres s’est ensuite rendu sur place et a d’emblée privilégié la thèse du suicide. Nous allons y revenir.
D’ici là, il n’est pas inutile de rappeler quelques points essentiels sur les graves accusations qu’Olivier Marleix avait portées contre Emmanuel Macron (sur lesquelles je l’avais moi-même interviewé), allant même saisir la justice pour dénoncer un possible pacte de corruption au centre duquel se trouverait le Président - pacte noué à l’époque où Emmanuel Macron était ministre de l’Economie.
Soulignons que, lorsqu’Emmanuel Macron quittera l’Elysée, ce genre de dossier pourrait tout à fait le rattraper, de même que Nicolas Sarkozy a fait les frais (douloureusement) de diverses affaires une fois son mandat achevé… Et rappelons que le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire pour corruption et détournement de fonds publics contre Emmanuel Macron à la suite de la plainte d’Olivier Marleix.
Mais, là encore, tout le monde l’a oublié.
Les accusations de Marleix contre Macron
Je ne vais pas reprendre ici tout le dossier de la vente d’Alstom Energie (qui produisait des turbines pour centrales nucléaires). J’en résume simplement le propos explosif.
En avril 2014, General Electric a annoncé son intention de racheter la branche Power Systems d’Alstom pour 13 milliards de dollars, suscitant l’intérêt concurrent de Siemens et Mitsubishi Heavy Industries. Cette opération a été perçue comme un enjeu stratégique pour la France, notamment en raison du rôle d’Alstom dans la maintenance des turbines Arabelle, essentielles aux réacteurs nucléaires français.
Le gouvernement français, sous la direction d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, a autorisé la vente le 4 novembre 2014, après avoir négocié des garanties, notamment le maintien des emplois et des centres de décision en France. L’État a acquis 20 % du capital d’Alstom via des actions prêtées par Bouygues, principal actionnaire.
En 2018 (lorsqu’Emmanuel Macron est protégé par l’immunité présidentielle), Olivier Marleix lance une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de la vente. Il saisit la justice en 2019, évoquant un possible "pacte de corruption" lié au financement de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2017.
Curieusement, la presse mainstream passe complètement sous silence aujourd’hui la gravité de ces accusations et l’épée de Damoclès qui pèse sur Emmanuel Macron désormais. Tout cela du fait de l’opiniâtreté d’un député qui s’est “suicidé” hier…
A l’époque, le Parisien avait quand même repris les propos sans ambiguïté du député Marleix :